Rudy Riccioti ; Politique et architecture même combat.

Publié le par Le juge est en marche

rudy-ricciotti-architecte-1-.jpgJe ne pouvais pas le citer dans mon article précédent et ne pas revenir sur cette personnalité hors du commun qu’est Rudy Riccioti, surtout qu’il a du talent, et qu’en plus il est Port Saint Louisien d’origine, même s’il est aujourd’hui installé à Bandol.

 

 Et cela se sent !

 

Professionnellement il est inclassable, et je ne m’aventurerais pas à commenter ses réalisations, je n’ai pas les connaissances suffisantes, et d’autres l’ont fait mieux que moi.

 

1832_10_d-1-.jpgIl est toutefois incontestables qu’il est un architecte à la mode, il a obtenu le grand prix national d’architecture en 2006, et on le voit partout, il est l’architecte « qui fait danser le béton »;

 

 «Ricciotti ? À ma connaissance, aucun architecte français n'a gagné autant de projets prestigieux en si peu de temps depuis au moins cent ans.» Tel est le constat d'Emmanuel Caille, le rédacteur en chef de la revue architecturale d'A.

 

Humainement, et avec un look à la Antonio Banderas, il ne laisse personne indifférent. Je l’écoute volontiers prononcer des paroles qui pourraient tout aussi bien sortir de la bouche d’un homme politique ;

 

«  Je crois au contexte…à partir du moment ou on a des croyances on a les idées claires… il faut avoir envie de faire et la culture de la lutte »

Comme créateurs il a une approche universaliste et sa personnalité est sans compromis. Vous en penserez ce que vous voulez, mais je ne résiste pas à l’envie de reproduire ci-après une lettre qu’il à envoyée à la ministre de la culture Christine Albanel daté du 2 mai 2008. Il s’agissait d’un marché de maître d’œuvre concernant l’abbaye de Montmajour et qui prévoyait une succession de pénalités par jour de retard, ce qui faisait peser une menace certaine sur ses honoraires. Mais ce dernier, officier des arts et des lettres, n'est pas du genre à se laisser faire. Alors mettez les casques et éloignez les enfants, ça sent bon les tamaris, le mistral, l’embouchure du Rhône, et l’apéro du dimanche au bar des pins ;

« Je veux bien admettre que ma gueule de voleur de poule et mon accent de bâtard méritent peu de considération, mais ce contrat scandaleux et méprisant n'incarne pas l'idée que je me fais de l'Etat, de la démocratie et de la culture. Je veux bien admettre que les pulsions fascistes et autoritaires puissent amener à ce délire psychopathe, paranoïaque et tortionnaire, mais je ne veux pas me faire enculer avec le sourire sardonique de la Joconde sans protester tout de même.”

“Par voie de conséquence, je vous prie de chercher le pigeon corvéable à merci, plumable à souhait, docile et sodomisable frontalement ailleurs que dans mon cabinet. Je vous accolade cependant à la manière des commandos marines. Je veux bien renoncer aux exorbitants 20 000 euros d'honoraires pour toute cette mission et ainsi ne rien signer et travailler gratuitement ce qui me reviendra moins cher.”

La ministre aura sans doute apprécié cette virile interpellation. Le style, c'est l'homme, et celui de Rudy est sacrément couillu !

Pour être tout à fait complet dans l’approche du personnage voilà encore un extrait d’une autre description du personnage emprunté à « leRavi » ; http://www.leravi.org/spip.php?article68

« Il est foutu le temps des cathédrâââââââââleuuuuuus, laaa, la-la, la-laaaa » (il arrive en chantant sur la mélodie du klaxon multitonal de son cabriolet sportif dont il descend en enjambant la portière. Sur la banquette arrière, deux top models réajustent leur string Calvin Klein puis se refont les ongles).

Salut, moi c’est Rudy Ricciotti : R.R., comme Rolls-Royce. Je ne manque pas d’ « r », ha, ha, ha !

(Riant comme un possédé, il entreprend une sarabande devant sa villa surplombant la mer. Sur le paillasson, inscrit en quatre langues : Money makes the devil dance. Puis, il monte quatre à quatre les escaliers sans que son costume neuf de couturier milanais ne se froisse, l’homme aime parler à la troisième personne).

Tu vois ce bureau, coco, c’est « l’ambition démesurée du travail ». Six mètres de cuir pleine fleur, du requin blanc des Malouines pêché à la mouche, autrement, la peau est trop rugueuse. « Prévu provisoirement chez Honecker, pour être installé définitivement chez Ricciotti ». Que veux-tu, les empires meurent, les architectes restent. Du haut de ces pyramides... (Il ouvre une cave à cigares en ronce de noyer).

Un cohiba ? Tu vois, ce que Ricciotti aime dans le cigare, c’est qu’il est roulé sur les cuisses finement perlées de sueur de jeunes ouvrières cubaines. C’est ce qui leur donne ce parfum inimitable.

L’homme est abrupt, rugueux, volontiers provocateur mais avec un sacré talent, qui contraste avec l’image que veut se donner le personnage. Avec une infinie sensibilité, et une justesse dans les réponses apportées de son architecture construite et projetée, il est, dit on, ce qui se fait de mieux en France actuellement, et une personnalité brillante capable d’extraire la question essentielle des problèmes de notre temps. Il définit l’architecture comme un projet romantique et révolutionnaire dont la dimension sociale n’échappe à aucun architecte. Il admet encore une responsabilité collective du point de vue de l’ensemble des questions urbaines, et on sait combien l’urbanisme est un pilier essentiel du "vivre ensemble". Et de conclure par la question de principe la plus essentielle de toutes,  celle du réel ; sommes nous capables de transformer le réel ?

Là réside selon lui l’aventure politique, mais aussi l’aventure révolutionnaire. Y a-t-il encore un futur ? Il y croit, il faut positiver, et on peut reconstruire le monde.

Je le laisse vous l’exposer dans un style bien à lui, et une fois encore vous ne serez pas déçus.


Peut être souhaiterez vous en connaître un peu plus, alors voila son site ; http://www.rudyricciotti.com/

Thierry Tamisier.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
J
<br /> Au fait, j'ai oublié de vous dire que votre article n'est pas lisible ici.<br /> Je l'ai lu à la source.<br /> Il y a un problème !<br /> <br /> <br />
Répondre
J
<br /> C'est mon ami Mistergreengenes qui doit être content !<br /> C'est vrai.<br /> Pourquoi abandonnerions-nous notre façon de vivre, somme toute pas si désagréable que ça ?<br /> <br /> <br />
Répondre